20 mai 2008

"Votez dur, votez mou, ... mais surtout votez dans le trou"

L’ULB c’est plus de 18.000 étudiants, plus de 4.000 professeurs et assistant, plusieurs restaurant, des cités de logement, un hôpital majeur et plusieurs hôpitaux périphériques, trois campus à Bruxelles, un campus à Charleroi, des dizaines de bâtiments en Belgique, un budget de plusieurs centaines de millions d’Euros et le reste… Enfin dans cette grande entreprise, dans cette institution, on trouve 8 étudiants qui siègent au conseil d’administration. Comme tout administrateur ils ont accès à tous les comptes et ils participent à toutes les prises de décisions concernant la gestion et l’avenir de l’institution. Certain dirons que cette présence est inutile, d’autre encore là trouverons nuisible, mais elle n’est pas le fruit du hasard, ni d’un quelconque caprice.

C’est dans la foulée de l’année 1968, suite la pression des facultés, des professeurs, des assistants et du personnel de l’Université que les statuts du conseil d’administration furent rénovés pour intégrer un concept naissant celui de communauté universitaire. Une communauté qui devait intégrer et représenter tous les corps, toutes les composantes de l’Université. Avant cela, L’Université Libre de Bruxelles était administrée par des industriels, des bailleurs de fonds, sous une présidence extérieure à l’Université et un recteur. Doyens et présidents de facultés n’y avaient qu’un rôle mineur, professeurs, assistants et personnels n’y avaient rien à dire, le destin de l’Université n’était pas entre ses mains. C’est la contestation étudiante réclamant plus de démocratie dans la société avec une mise en pratique directe au travers d’assemblées libres dans toute l’Université qui permit d’amorcer l’ouverture du conseil d’administration à tout les corps de l’Université. (...)
Le texte complet, avec les entretiens réalisés avec les délégués étudiants de 1969, est disponible en page 8 et 9, ici :

L’actualité de la délégation étudiante au conseil d’administration de l’ULB :

Rem. : Comme il semble que les liens ci-dessus ne soit plus fonctionnels, voici un lien alternatif : 2008-05-19_Journal_Nouvele_Assemblee_Libre_No5-WEB 8-9.pdf


Le site de l'Université Libre de Bruxelles:



09 mai 2008

Même pas drôle

Rassemblement européen et manifestation pour s’opposer à la Directive européenne concernant l’expulsion, le rapatriement, de huit millions d’étrangers et légalisant l’enferment sans jugement dans les centres de retentions des hommes, des femmes et aussi des enfants.
Lundi en écoutant ma revue de presse préférée, quel n’est pas mon effroi en entendant que la Commission européenne, sous la pression de Sarkozy et de Berlusconi, allait examiner ce mercredi 07 avril 2008 un projet de directive dite « Directive du retour ».
Cette Directive concerne huit millions de personnes en Europe, elle prévoit entre autres de légaliser l’enfermement des personnes sans-papiers sans recourt à la justice pour des périodes allant jusqu'à dix-huit mois, même pour les mineurs non accompagner. L’incarcération sans passage devant la justice est une particularité qui de tout temps a caractérisé les régimes dictatoriaux. Comme le dirait Montesquieu, lorsqu’on laisse le pouvoir de coercition dans les mains d’une administration et que celle-ci est dirigée par le fait d’un seul, en la personne de son ministre, alors nous avons une dictature. On ne peut qu’espérer que ce glissement ne soit que le fait de l’ignorance des commissaires européens et que rapidement ils reviennent à la raison. Mais cela, dans le jeu permanent de pression des politiques nationales, seuls la société civile, les citoyens sont encore capables de rappeler aux commissaires quels sont leurs devoirs.

04 mai 2008

Premier mai agité pour le parti socialiste à Bruxelles


Depuis mardi et les arrestations musclées de sans-papiers, de militants étudiants et de membres du comité de soutien des sans-papiers de l’ULB les choses ne se sont pas calmées pour le Ps et pour Freddy Thielemans, le bourgmestre de la ville de Bruxelles.
Tous ces étudiants qui se mobilisent aujourd’hui pour les sans-papiers, avec leur fougue et leur courage, nous rappel que l’ULB est toujours un creuset de contestation ne pouvant manquer de faire écho aux quarante ans de mai ’68.

Rappel des faits : mardi 29 avril, le comité de soutien des sans-papiers de l’ULB et l’UDEP (Union de défense des personne sans-papiers) avaient décidé d’organiser une manifestation devant l’office des étrangers à la gare du Nord. Cette manifestation devait être suivie d’une occupation symbolique de 24 heures du terre-plein gazonné situé devant les bureaux de l’office des étrangers. Par ailleurs, tout porte à croire que les manifestants avaient reçu, au moins de manière verbale, les autorisations nécessaires de la part du bourgmestre Thielemans pour leur manifestation. Mais le bourgmestre de Bruxelles prétextant des problèmes d’hygiène a tout de même fait procéder à l’interpellation de tous les manifestants, étudiants, simples citoyens et sans-papiers. Ceux-ci ont été enfermés sans ménagement dans les cellules du Palais de justice de Bruxelles ce que l'on a coutume de nommer « la souricière » en raison de l’exiguïté des lieux. Si les ressortissants belges ont été assez rapidement libérés, il n’en n’a pas été de même pour les sans-papiers. En effet, l’office des étrangers descendu sur place a profité de ces arrestations pour remettre des ordres de quitter le territoire à un certain nombre de sans-papiers. Mais l’office en a aussi profité pour embarquer et enfermé dans les centres fermés de Merksplas et de Vottem un certain nombre d’autres sans-papiers en vue de leur déportation, ce que l’on nomme aussi pudiquement des rapatriements.

03 mai 2008

Dure soirée pour le PS à la veille du 1er mai

Deux cent militants défendant les droits des sans-papiers sont venus troublé la fête du progrès en cette veille du premier mai. Les manifestants réclamaient la libération de tous les sans-papiers incarcérés dans les centres fermés et ils dénonçaient également les violences de la police du bourgmestre de la ville de Bruxelles, Freddy Thielemans (PS).

Au Botanique se tenait, ce mercredi 30 avril, la désormais traditionnelle soirée du parti socialiste (1), rendez-vous jeune et branché où l’on parle rarement politique. Mais suite aux violentes arrestations de mardi qui ont conduit, entre 150 et 200 manifestants dans les cachots du palais de justice, dont un certain nombre de sans-papiers qui ont été emmenés vers les centres de détentions de Merkplas et de Vottem, les militants de la cause des sans-papiers tenaient à s’inviter à la fête du Ps.
Ainsi, 200 manifestants sont restés jusqu'à 2 heures du matin devant le Botanique à interpeller les fêtards au cri de « libérez les sans-papiers ». Ce qui nous à offre une situation cocasse, avec la police protégeant la fête du parti socialiste des manifestants rassemblés à l’entrée.


Les étudiants de l’Université Libre de Bruxelles venus nombreux, représentaient fièrement le caractère frondeur et libertaire de leur Université. Une belle manière de fêter les 40 ans de mai ’68…

Heureusement, ce soir il semble que la police n’a pas trouvé judicieux d’intervenir massivement contre les manifestants pacifiques.



Pierre Capoue

Photos: Pierre Capoue

Article publié sur Indymedia - Belgique

(1) La Fête du Progrès

L'actualité des sans-papiers en Belgique