11 juillet 2005

Et l’actualité vu par les citoyens


Et des milliers de blogs fleuriront, et des milliers de page perso essaimeront…
Qu’on le veille ou non, le citoyen, l’individu isolé témoin de l’actualité ne peut remplacer le journaliste. Il ne faut pas voir dans cette affirmation le soubresaut d’un zélateur réactionnaire de la presse conventionnelle.
La pullulation des blogs d’information ou même de site d’information « alternative » nous conduit vers une impasse caractérisée par l’impossibilité de faire un tri entre de véritable information, de simples témoignages, une propagande volontaire ou des erreurs d’interprétation. En somme le fourmillement de sources d’information ne permet plus de pouvoir séparer ce qui s’apparente au « bruit », de ce qui ressort de la « communication ».

Il devient alors nécessaire de se spécialiser dans le traitement de l’information, un travail à temps plein, rien que pour écarter les bruits parasites (fausse information, rumeur, etc.) de l’information recherchée. L’exemple le plus simple nous le rencontrons tout les jours lorsque que l’on procède à une recherche sur Internet (via google par exemple : recherche « Bagdad juillet 2005 », 145.000 résultats), le volume d’information à traité est tellement important qu’il est impossible d’effectuer une analyse systématique de tout l’information disponible. Dès lors nous procédons à des sélections subjectives dans les sources. Ainsi malgré l’omniprésence de sources alternative, les premiers sites que nous consulterons seront les sites des agences de presse reconnues et les sites des journaux conventionnels. Il est intéressant de remarquer, que même lorsque que l’on n’a pas confiance dans les médias traditionnels c’est tout même vers ceux-ci que l’on se tourne en premier pour savoir ce qui fait « information ».

Nous pouvons donc dégager une nouvelle fonction des médias traditionnels. Les médias et les agences de presse fournissent de moins en moins l’analyse de l’information (nous verrons toutefois que cette fonction n’a pas disparue) mais ils nous disent ce qui fait l’actualité. On parlera du « tsunami » mais pas ou peu de la Somalie, on parle du Congo mais pas trop du Rwanda ou du Burundi. Cette sélection dans l’information globale est devenu une fonction essentielle du travail des médias traditionnels.
La minute parano
Il y a deux manières pour dissimuler un secret. Primo, on peut garder l’information secrète, limité la diffusion au maximum faire taire les témoins, détruire les documents, etc.. Secundo on peut noyer l’information que l’on souhaite cachée dans un flot d’information inutile en mélangeant des rumeurs, des fausses information et même de vrais information, ce qui oblige la personnes qui cherche des informations à effectuer un tri qui ressemble de plus en plus au travail de Sisyphe (http://grenier2clio.free.fr/grec/sisyphe.htm).
L’ère des experts
Lorsque les médias se cantonnent à faire une sélection dans le flot d’information continu ils offrent finalement peu d’éléments d’analyse. Ils fonctionnent simplement comme un premier filtre (voir l’article précédant : http://pierrecapoue.blogspot.com/2005/07/un-mot-sur-lobjectivit.html). Entre en scène alors, les experts de l’analyse de l’actualité, ceux-ci connaissent pertinemment la valeur de leur travail, ils savent qu’ils représentent une réelle plu value dans l’information, par exemple l’excellent site « Intelligence Online » (http://www.intelligenceonline.fr/).
Il reste une question, peut-on trouvé des analyses de l’actualité –ou plus généralement des analyses d’information –qui soit gratuite et qui offre une alternative aux canaux conventionnels de la presse. Sur un plan généraliste je n’en connais pas, toutefois des publications comme « Le Grand soir » offrent des alternatives et définissent peut-être ce que peuvent être des médias généralistes et citoyens (http://www.legrandsoir.info/index.php).
Illustration empruntée sur le site : (http://grenier2clio.free.fr/grec/sisyphe.htm).

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